Franck AVITABILE | In Tradition

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medaillon Avitabile, Franck

Franck AVITABILE

In Tradition

en savoir plus sur Franck AVITABILE

Il n'a pas encore vingt-sept ans : le moins que l'on puisse dire est que Franck Avitabile n'a guère perdu de temps. A dix-sept ans, le pianiste — alors en fin d'études classiques au Conservatoire National de Région de Lyon  — découvre l'univers de Keith Jarrett et l'Akoustic Band de Chick Corea. Franck veut comprendre cette musique : il s'inscrit au Conservatoire en classe d'initiation à l'improvisation avec le pianiste Mario Stantchev. Pendant une saison, il improvise sur du Bach, du Mozart, et d'autres choses encore… En 1990, il découvre la musique de Bill Evans, celle de Thelonious Monk, et saute le pas en intégrant la classe de jazz du même Stantchev. Il y restera quatre ans au lieu des six années normalement prévues dans le cursus. Le pianiste Benoît Sourisse qui siège par deux fois au jury de sa classe est estomaqué des progrès accomplis par le jeune pianiste en un an… En 1994, il se retrouve embarqué, via le batteur Laurent Sarrien et le saxophoniste David Sauzay, dans l'aventure prenante du Collectif MU, un rassemblement de musiciens mâconnais qui créent leur propre club. Immergé dans un bain de musique marqué par l'esthétique de Coltrane, Franck n'attend plus qu'un déclic pour aller de l'avant.

Ce sera l'expérience new-yorkaise : l'été 1994, il séjourne trois mois à New York, où il prend un cours avec Fred Hersch. Le pianiste l'encourage fortement, et, surtout, l'enjoint de moins réfléchir en jouant. Le message est reçu : aujourd'hui encore, Franck se refuse à s'exercer sur des systèmes d'improvisation au piano, il travaille en faisant de la musique, s'essayant absolument à jouer ce qu'il entend. A New York, il bœuffe aussi au Smalls, ce petit club du Village qui vient juste d'ouvrir. C'est là qu'une nuit, il découvre la musique de Bud Powell, sous les doigts d'un pianiste inconnu. "J'ai accroché tout de suite à cette musique : elle ne possède pas le côté grand-messe de l'univers de Coltrane, elle est pleine d'humour. J'aime aussi la musique de Bud Powell pour l'émotion qui naît d'une prise de risques permanente, une dimension que l'on ne trouve plus dans le hard bop, où les rythmiques deviennent d'une solidité à toute épreuve."

En 1995, Franck part à l'armée où il se plonge à corps perdu dans la musique, ses activités au conservatoire militaire lui laissant toute liberté pour relever des thèmes de Bud Powell, jouer du piano, et préparer le concours du département jazz du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il y fait son entrée à l'automne 1996, et remporte deux mois plus tard le prix du concours de piano jazz de Vanves, où le président du jury n'est autre que Martial Solal. Au Conservatoire, il continue à brûler les étapes, obtenant un Premier Prix en deux années au lieu de trois. C'est alors que Michel Petrucciani, qui cherchait depuis quelque temps à produire le disque d'un jeune pianiste, tombe sous le choc, après des centaines d'écoutes d'autres musiciens, en entendant une cassette du trio de Franck. C'est décidé, Michel, enthousiaste, produira son premier album pour Dreyfus Jazz. Totalement convaincu par la manière dont Franck joue le répertoire de Bud Powell, il lui propose d'articuler son disque autour de ces thèmes, et lui suggère des idées, comme, par exemple, de jouer Celia en latin. C'est aussi Michel qui lance l'idée du Silence de Charlie Haden qui figure en conclusion de l'album. Enfin, lors des séances de janvier dernier, Petrucciani joue avec plaisir son rôle de directeur artistique.

On ne s'étonnera pas que Franck Avitabile ait voulu retrouver dans ce disque les vertus qu'il trouve à l'univers de Bud Powell : l'humour, et le risque dans la section rythmique. Mais il rend aussi hommage, dans sa composition Kenny, une magnifique ballade avec une montée en puissance admirablement gérée sur la longueur, à Kenny Dorham. Franck cite volontiers l'album "Quiet Kenny" du trompettiste,"pour sa façon d'envisager les ballades : dans Alone Together, il n'y a pas de chorus, le thème se suffit à lui-même. Dans notre disque, il n'y a pas de chorus non plus dans le thème Time Waits, par exemple. Avec Kenny Dorham, on est dans le domaine de la phrase pure". Sur un plan technique, le pianiste n'est pas homme à se satisfaire de recettes toutes faites. Les unissons à deux mains (notamment dans Trois Gros ou Bud's Bubble), l'indépendance (l'improvisation linéaire à la main gauche en jouant le thème à la main droite), le travail rythmique à base d'ostinatos, de décalages, de noires pointées à la main gauche, les polyrythmies (Topsy Turvy), le jeu à deux mains (August In Paris), tels sont les axes de travail de Franck, qui confirme : "j'ai d'ailleurs fait un peu de batterie, et suivi le cours de Daniel Humair cette année au Conservatoire". Rien d'étonnant dès lors que même si neuf thèmes sur quatorze sont signés Bud Powell, la personnalité de Franck s'immisce avec force dans cette musique. Jusque dans ses compositions personnelles, comme ce Trois Gros écrit dans un bel esprit de perpétuation de l'univers de Bud Powell par un musicien d'aujourd'hui.

Quant au choix des musiciens, Franck a voulu retrouver Riccardo Del Fra, avec qui il avait joué l'an passé en compagnie de François Jeanneau et de Benjamin Hénocq : avec le contrebassiste, il s'est très vite trouvé un terrain d'entente sur le plan harmonique ("je travaille beaucoup sur le principe des basses substituées, sur la conduite des voix de proche en proche : c'est ce que l'on entend dans ma réharmonisation de There Will Never Be Another You.") Le disque comporte d'ailleurs un titre en duo avec Riccardo (There Will Never Be Another You, précisément). L'autre duo étant Silence, où Franck converse avec Louis Petrucciani, lequel intervient sur les deux derniers titres. En ce qui concerne le batteur italien (par ailleurs également pianiste) Luigi Bonafede — une suggestion de Michel Petrucciani —, son talent encore quelque peu méconnu en France explose littéralement dans ce disque (s'il ne fallait qu'un seul exemple, écoutez son jeu de cymbales dans August In Paris). Le trio ainsi constitué est ici au service du pianiste, se livrant au maximum dans cet album où les titres courts (et les chorus délimités dans le temps) abondent, de la volonté même du leader. Avec "In Tradition", Franck Avitabile signe ainsi un disque pleinement original dans sa démarche (qui joue aujourd'hui de la sorte la musique de Bud Powell ?), et pénètre, par la grande porte, dans la cour des grands. Chapeau bas !

« Avec son premier et très esthétique album, Avitabile fait son entrée dans la cour des grands. »
L’Express

« Franck Avitabile réussit son examen d’entrée dans le monde du piano-jazz de belle manière. »
La Tribune

  • puce1.Gettin' There04:40 (Bud Powell)

  • 2.Tempus Fugit02:21 (Bud Powell)

  • puce3.Topsy Turvy05:36 (Bud Powell)

  • 4.Time Waits04:04 (Bud Powell)

  • puce5.Celia03:33 (Bud Powell)

  • 6.Willow Grove03:09 (Bud Powell)

  • puce7.Trois Gros03:04 (Franck Avitabile)

  • puce8.There Will Never Be Another You04:15 (Gordon Mack, Harry Warren - Gordon Mack, Harry Warren)

  • 9.August In Paris06:30 (Franck Avitabile)

  • 10.Burt Covers Bud03:06 (Bud Powell)

  • 11.Wail02:42 (Bud Powell)

  • 12.Kenny07:27 (Franck Avitabile)

  • 13.Bud's Bubble02:48 (Bud Powell)

  • 14.Silence04:12 (Charlie Haden)

Franck Avitabile : piano - Ricardo Del Fra : contrebasse - Luigi Bonafede : batterie

Réalisation Suite303 / KurTZdev